Le mois d’octobre est arrivé et est reparti, doré comme les feuilles des arbres, doré comme la lumière de l’automne, doré comme les grilles du château de Versailles.
À l’est, les dahlias du Parc Floral m’attendent, couverts de rosée. Les fleurs imitent les robes d’une semaine de la mode, étoiles et corolles, jupes et dentelle. Un vague parfum poivré émane des plants mais l’odeur des pins et de la terre mouillée domine.
À l’ouest, le château de Versailles brille sous un ciel bleu roi. En paraphrasant Gaston Leroux, le château n’a pas perdu de son charme, ni le jardin de son éclat. Je me demande ce que Louis XIV penserait de ce défilé de visiteurs venus de partout. Peut-être se réjouirait-il que 350 ans plus tard, l’or et l’harmonie inspirent toujours admiration et émerveillement.
Au sud, je retourne au parc Montsouris. Cousin du parc des Buttes-Chaumont et du lac Daumesnil, inauguré pendant le Second Empire, il a le même charme de jardin anglais. Il est traversé du nord au sud par une ligne de RER et j’observe les passagers sur les quais en contrebas avant de rejoindre son lac artificiel. Je sens le beurre des crêpes de la buvette du parc avant même de les voir dans des assiettes en carton. Je pars ensuite explorer les rues de la Butte-aux-Cailles, cette petite Montmartre du 13e arrondissement avec ses cafés et ses murs recouverts de graffs, à cinq minutes à pied de la place d’Italie.
Au nord, Enghien-les-bains m’attend. Seule ville thermale d’Ile de France, elle expose ses charmes de la fin du 19e siècle. Le casino, l’hippodrome et les maisons cossues entourent le lac d’Enghien. Avant que Deauville ou la Côte d’Azur ne viennent la rivaliser, elle attirait les Parisiens fortunés avec les sources thermales et les jeux d’argent.
À l’est, je fais le tour du monde dans le jardin d’agronomie tropical dans le bois de Vincennes, à proximité du lac des Minimes. Ce jardin servait de lieu d’acclimatation de plantes tropicales. Il a abrité une exposition coloniale en 1907 et accueilli des bâtiments et des artefacts provenant d’autres expositions coloniales. Des monuments aux morts à la mémoire des combattants des anciennes colonies morts pendant la première guerre mondiale y ont été érigés. Je prends quelques photos. Une porte chinoise. Un pont khmer. Les faïences de l’ancien pavillon tunisien. Le lieu est paisible, un jardin en octobre. Dans ce lieu de mémoire oublié, j’imagine tous les fantômes.
Je lis les journaux à la fin du mois. « Record d’ensoleillement en octobre » annoncent-ils. Je pensais que je suivais les points cardinaux, d’est en ouest, du nord au sud, mais -faut-il le croire ?- je suivais la course du soleil.
comme j’aimerai venir revisiter Paris en ta compagnie 🙂 très belle déambulation comme toujours. Merci
Merci Mirelle 🙂
Ravie que tu te promènes avec moi, avec quelques mots & quelques photos comme alliés