J’ai longtemps rêvé d’appartenir à un club de lecture, influencée par des romans ou des films américains. Le premier club de lecture auquel j’ai participé, à Barcelone, était dédié aux classiques, avec des rendez-vous mensuels. Certains lisaient, certains ne finissaient jamais… les discussions étaient toujours intéressantes.
La lecture collective n’a pas attendu les clubs de lecture des 20e et 21e siècles. Avant la généralisation de l’alphabétisation, la lecture collective était la norme. J’imagine facilement les lecteurs publics dans les usines de cigares à Cuba, les feuilletons du 19e siècle de Dickens ou Dumas lus à haute voix dans les pubs ou cafés.
Avec une définition moins restrictive, j’ai appartenu à d’autres clubs de lecture avant Barcelone. Que dire des livres que je lisais en même temps que tous mes camarades de classe car ils figuraient dans le programme scolaire ? Pourquoi exclure les romans que j’échangeais ou recommandais au collège ou au lycée ? Comment oublier le prêt des 3 premiers tomes d’Harry Potter à la veille d’examens décisifs ? Où classer ces lectures des vacances quand personne n’a apporté suffisamment de livres pour les transports et les longues journées passées à lire à la plage ou à la piscine et où des trocs deviennent indispensables ?
Depuis l’été dernier, j’ai constitué un club –ou plutôt un binôme– de lecture avec Catie, une amie américaine. Nous nous recommandions des livres depuis plusieurs années. Sa mère fait partie d’un club de lecture tel que je les fantasme, un club dont les membres se réunissent dans d’élégants salons de la côte Est avec des bonnes bouteilles et des petits fours, et elle nous orientait souvent dans nos choix. Désormais Catie et moi alternons pour décider de nos prochaines lectures communes. Quelques WhatsApp et quelques conversations téléphoniques pour évoquer les intrigues et les personnages et les styles d’écriture. Et ainsi, de livre en livre. En janvier, nous avons lu des polars et des thrillers psychologiques, en février de la chicklit et ce mois-ci nous commençons une suite de romans historiques.
Nous nous sommes adaptées à nos circonstances. Ni groupe, ni réunions, ni petits fours. Une poignée de bons bouquins, une activité loin des écrans devant lesquels nous passons tant de temps, l’évasion dans un univers de mots. Un plaisir partagé.
Un chanteur espagnol a composé un hymne pour le centenaire du club de football de sa ville natale, Pampelune. Dans une interview, il a décrit son processus créatif. Pourquoi attache-t-on autant d’importance aux 22 footballeurs qui courent derrière un ballon et aux 11 qu’on veut voir gagner ? En cherchant une réponse à cette question, il a trouvé la clé pour écrire sa chanson. La passion qu’il éprouve pour son club trouve son sens dans les autres supporteurs. Ceux qui l’ont accompagné au stade ou au bar, ceux avec lesquels il était assis devant un téléviseur, ceux qui applaudissent la même équipe que lui. Appartenir à un club de lecture ressemble à cela. Lire puis partager. Lire puis appartenir. Et recommencer.
Image par LUM3N de Pixabay
Tès vrai. Bonnes lectures Caroline
Merci Chris !
Voulez-vous partager les titres que vous avez déjà lu? J’aurais peut-être de belles decouvert’es pour mon prochain club 😉
Bien sûr !
Je vous envoie cela via Twitter 🙂