Quand j’ai visité Edimbourg, je n’avais lu que L’Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson. D’autres romans ayant l’Écosse comme décor ou écrits par des écrivains écossais guidaient ma visite. Je saluais la statue de Sherlock Holmes, je prenais en photo le Poudlard Express, je naviguais sur le Loch Ness.
Je retournerai un jour dans les Highlands pour suivre le périple de David Balfour et Alan Breck Stewart dans le roman Enlevé ! (Kidnapped, en anglais) de Stevenson, depuis l’île de Mull sur la côte occidentale de l’Écosse jusqu’à Edimbourg, en passant par la vallée de Glencoe, les alentours du Loch Lommond, la ville de Stirling, Queenferry sur le Firth of Forth, puis Edimbourg.
Kidnapped est un roman d’aventures se déroulant au milieu du 18e siècle en Écosse. David Balfour, son protagoniste, est un jeune orphelin des Low Lands qui se rend auprès de son oncle Ebenezer Balfour selon les dernières volontés de son père. Mais son oncle, désireux de conserver seul l’héritage familial, le fait enlever. David est ainsi embarqué contre son gré dans un bateau, le Covenant, à destination de l’Amérique du nord. Sur la côte ouest écossaise, le destin de David croise celui d’Alan Breck Stewart, un Highlander fidèle au Bonnie Prince Charlie, le prétendant Stuart aux trônes d’Angleterre et d’Écosse. Ensemble, après le naufrage du Covenant, les deux hommes traversent les Highlands pour retourner à Edimbourg -pour David- et repartir en exil en France -pour Alan-. Sur la route, ils sont soupçonnés d’un meurtre et deviennent des fugitifs aux yeux de l’armée anglaise.
Le roman se lit comme un roman d’aventures, nerveusement, avidement. Des combats de cape et d’épée, tels Les trois mousquetaires, se succèdent. La narration contient de nombreux rebondissements, de l’humour et du suspens. Kidnapped représente aussi une immersion dans les paysages écossais. J’ai retrouvé la beauté de la région d’Edimbourg, où la campagne tombe dans la mer et où la ville entoure le château. J’ai admiré l’évocation des grandes aiguilles de pierre de la montagneuse île de Skye. J’ai ri en lisant la description des midges, ces cousins des moustiques qui pullulent pendant l’été écossais.
Stevenson fait aussi revivre une page sombre de l’histoire de l’Ecosse, les années de répression contre les Highlanders alliés aux catholiques Stuart contre le roi -protestant- George II : l’occupation militaire par l’armée anglaise des Highlands, l’interdiction du port des kilts et des tartans, l’abolition de l’autorité féodale des chefs des clans, le désarmement des Highlanders.
En 2004, une statue a été dressée à Edimbourg en hommage aux deux amis du roman, l’historique Alan Breck Stewart et l’imaginaire David Balfour. Un Highlander et un Lowlander, un catholique et un protestant, un jacobite favorable à la restauration des Stuarts et un supporteur du roi George II. Stevenson faisait passer un message politique emballé dans un roman d’aventures. Le nom du bateau disait l’essentiel : covenant signifie alliance en anglais.
Image par Ivor Bond de Pixabay
Tu me donnes envie à la fois de retourner en Ecosse et de lire le livre de Stevenson. Pour le moment , c’est en Nouvelle Calédonie que je pars. Dans ma liseuse il y a des livres liés à la Nouvelle Calédonie, des livres de la rentrée littéraire et des classiques jamais lus, dont L’Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde. Enlevé, ce sera pour un voyage en Ecosse.
Bonnes lectures sur la Nouvelle Calédonie. Quelle belle idée de choisir un groupe de livres sur une même région du monde ou un même thème.
& Je pense que tu aimeras « L’étrange cas » de Stevenson. Les classiques durent car leur richesse d’interprétation reste intacte.
très intéressant cette période de l’histoire de l’écosse je vais m’intéresser à ce livre de Stevenson . j’aime beaucoup la culture Anglo-saxonne et les paysages de l’Irlande sont magnifiques
Absolument, une période historique intéressante post-guerre civile. Quant à l’Irlande, il faudra que j’y retourne aussi.
merci pour ta fidélité au blog 🙂